- Ganafoul -
(RockàLyon-story)
Le trio en 1977, de g à dr, Jean-Yves Astier, Yves Rothacher et Jack Bon (Photo Lapassade)
Ci-dessous : une rare photo de Ganafoul à 5 en 1975 (Bon, Astier, Rothacher, Fourmi et Doudou)
Il faut remonter à 1974 pour trouver les premières traces de Ganafoul qui est alors un trio instrumental composé de Edouard Gonzalès (guitare), Philippe "Fourmi" Veau (basse) et Yves Rothacher (batterie). Ces trois-là sont originaires de Givors et Ganafoul
est un mot argot-patois du coin signifiant "Comme un fou". Jean-Yves
Astier est peu après embauché comme chanteur (et parolier
en français) et le style du quatuor est quasiment heavy. 1975
voit l'arrivée d'un second guitariste plus blues, Jack Bon
(ex-SHB). Un premier concert qui se passe plutôt mal aux Ateliers
à Lyon et c'est déjà !a séparation.
Jean-Yves Astier et Jack Bon restent seuls, les trois autres rejoignant
Factory à l'automne 1975. Il faut attendre près d'une
année et le retour d'Yves Rothacher pour que l'on entende
à nouveau parler de Ganafoul, de nouveau en trio. Jean-Yves Astier est passé à la basse, harmonica et chœurs. Jack Bon devient le guitariste et chanteur principal, tandis que Yves Rotacher
tient les baguettes. Le gang répète durement à
Givors (fief de Factory) et met en place un hard-rock matiné de
blues et de boogie avec des textes toujours partagés entre
l'anglais et le français. Sider-rock est le nom de baptême qu'ils donnent à leur musique (sider pour sidérurgie !).
Paré d'un manager tout neuf, Robert Lapassade
(futur chanteur de Killdozer), Ganafoul donne des concerts dans la
région lyonnaise. Enfin, début 1977, ils font la
première partie de Little Bob Story à Lyon. Le courant
passe parfaitement avec Little Bob qui n'hésite pas à recommander chaudement Ganafoul auprès du regretté Jean-Claude Pognant, patron
du tout jeune label Crypto. Ce dernier signe le trio qui n'avait
jusqu'alors essuyé que des refus de la part des compagnies
discographiques.
UN SIDER-ROCK SIDÉRANT !
Entre-temps, Ganafoul assure la prestigieuse première partie de
Status Quo à Lyon le 6 février 1977, participe au
festival de Pont-de-Cheruy le 22 mai à la même affiche que
Factory et Little Bob Story, joue enfin à Paris au Gibus (du 24
au 28 mai}, puis retrouve Little Bob à Givors le 1er Juin. Du 20
au 30 août, le trio se retrouve aux studios 20 à Angers
pour l'enregistrement de son premier album qui sort en octobre. "Saturday Night" est le litre de ce brûlot qui comprend neuf titres, tous en anglais.
"Let
Me Burn" ouvre le LP de la meilleure des manières, guitares en
avant et breaks judicieux pour un boogie à la ZZ Top. Moins
speedé mais plus lourd, "Danger Zone" lui succède.
"Helvetia Song" est une jolie ballade tandis que "Free Tomorrow" avec
ses guitares wah-wah sonne plus pop. La face A s'achève sur
"Saturday Night", boogie-blues brûlant renforcé par un
piano martelé. L'autre face déménage tout autant
avec "Dreamer", "Get Out Of Here" et "Roll On" qui débordent
tous d'énergie. On se quitte sur "Move On Faster", un
thème plus abordable mais toujours aussi swinguant. Toutes les
compositions sont de Jack Bon. Jean-Yves Astier et Yves Rothacher en
cosignent respectivement une et deux. °Saturday Night " sonne
très brut, très live et, si la production est simple,
elle n'en est pas moins claire et efficace. ce qui renforce la
cohésion de cet album dont on a peine à croire qu'il a
été réalisé en dix jours !
Crypto édite aussi un 45 tours avec "Saturday Night" et "Let me
burn" qui sont sûrement les deux meilleurs morceaux de l'album.
Pour fêter ça, Ganafoul participe au concert Crypto avec,
entre autres, Wapassou. Océan, Mona Lisa et Little Bob Story le
24 septembre 1977 à Belfort. Ce show est enregistré et
fera l'objet du troisième 33 tours de Ganafoul. Mais nous y
reviendrons plus tard car le trio entame une tournée
française d'un mois en première partie de Little Bob. Ce
périple passe par l'Olympia le 23 octobre.
L'année
1978 démarre comme 1977 s'était achevée,
c'est-à-dire par de multiples concerts avec quelques dates
marquantes. Ainsi les 28 janvier et 29 mars ils sont à Paris au
Laser. Le 25 avril ils jouent à Lyon, salle Rameau, devant 1500
spectateurs, avec Killdozer en première partie. Le 22 mai
Ganafoul est de retour à Paris, à l'Espace Cardin, avec
Little Bob Story. Le référendum annuel des lecteurs de Best
voit Ganafoul se classer 7e groupe français, ils reviennent
ensuite à l'Olympia pour le festival "Le Rock d'ici" qui se
déroule sur sept soirées. Le trio lyonnais est
programmé en vedette le 11 juillet avec Shakin' Street, Trans
Europe Express et Brézovar en première partie.
FONCER DROIT DEVANT
Entre temps, pour des raisons personnelles, Yves Rothacher a quitté Ganafoul où le batteur Bernard Antoine
lui succède. Il a déjà joué avec
Metabolisme, Tangerine, Valery Btesh (Cf. l'album "Rêve Crystal")
et Mama Béa. Il a même remplacé Jacky Bitton pour
un concert des Variations ! Quant à Yves Rothacher, Il ne reste
pas longtemps inactif puisqu'il rejoint très vite Factory. Le 29
juillet, Ganafoul se produit au festival "New Wave French Connection"
au Théâtre Antique de Fourvière à Lyon avec
Starshooter, Bijou. Téléphone... et bien sûr Little
Bob Story, le tout devant 5.800 spectateurs. Ce festival est
immortalisé par Gilbert Namiand qui réalise le film "New
Wave French Connection" dans lequel apparaît un Ganafoul
conquérant pour deux titres, "Far From Town" et "Saturday
Night". Puis au Théâtre Antique d'Orange cette fois,
Ganafoul assure la première partie de Téléphone le
12 août, puis revient en vedette le lendemain devant un public de
6.000 personnes. Ils sont ensuite de retour en studio, toujours
à Angers, au studio Loury, pour l'enregistrement de leur
deuxième album, comprenant aussi neuf morceaux mis en
boîte en quinze jours. Pas le temps de souffler puisque d'autres
concerts se profilent à l'horizon. Ils passent le 2 septembre au
festival de Lesdins avec Shakin' Street, Starshooter... A cette
occasion, Kent les rejoint sur scène pour un "Saturday Night"
fumant. Le 10 ils sont à la Fête de l'Humanité
à La Courneuve. Puis les 16 et 17 septembre à l'affiche
du festival de Carquefou avec de nouveau Little Bob Story devant 3500
spectateurs, tandis que le 21 le trio lyonnais est au Stadium à
Paris en première partie des Boomtown Rats de Bob Geldof.
Octobre 1978 voit la sortie de "Full Speed Ahead",
second 33 tours de Ganafoul avec huit compositions dues à Jack
Bon et une reprise. Deux invités prestigieux figurent dans les
chœurs : Little Bob sur deux titres et Fabienne Shine de Shakin'
Street sur trois autres.
FULL SPEED AHEAD
Cela démarre en trombe sur "Full Speed Ahead", morceau violent
et rapide, suivi de "Nothing More" (cosigné avec Jean-Yves
Astier), la reprise de "l'm A King Bee" (de Slim Harpo via les Rolling
Stones) très soul-rock, "Dealing Your Love" et "Waiting For The
Show" (également écrit avec Jean-Yves Astier) au tempo
ralenti et avec l'apparition de cuivres. La face B s'ouvre avec "Rock
Gutter" (composé avec l'aide d'Yves Rothacher) et "King Size
Killer", deux titres gorgés de blues. Suivent "Trying So Hard",
morceau lourd et assez lent. et enfin "Far From Town" (cosigné
par Bernard Antoine) qui clôt en beauté l'album par un
véloce boogie-rock. "Full Speed Ahead" et "Waiting For The Show"
font l'objet d'un 45 tours promo. ll y a peu de différences avec
le premier LP si ce n'est que la production est un peu plus
fouillée, ce qui donne à l'ensemble un son quelque peu
plus sophistiqué et moins immédiat. Mais ça fume
plus que jamais !
Toujours
est-il que, bardé de cet album flambant neuf, Ganafoul reprend
la route. Une méthode qui lui a permis de vendre son premier 33
tours à plus de 15 000 exemplaires sans avoir recours à
une promo quelconque de la part de Crypto. Les tournées
intensives aux quatre coins du pays reprennent, marquées
à Lyon par un concert promo sous chapiteau en janvier 1979
où ils sont rejoints par l'harmoniciste Sugar Blue et par Little
Bob avec lequel ils interprètent "Hound Dog", "Sweet Little
Rock'n'Roller" et "Maybelline". La recette a du bon puisque le
power-trio est désormais classé 3e au
référendum de Best derrière
Téléphone et Ange, et 4e espoir 1979 à la suite de
Van Halen, Dire Straits et Devo ! Ganafoul joue partout. Ils sont
ainsi le 15 avril au programme du Printemps de Bourges avec Jacques
Higelin, face à 2000 personnes. Le 28 avril on les voit au
festival Antirouille à l'Hippodrome de Pantin avec
François Béranger, Little Bob Story, 12°5, etc. Puis
le 18 mai ils sont au festival de Miramas, le 9 juin à Marseille
avant de s'attaquer à la Belgique et à l'Allemagne.
Ganafoul fait aussi partie de la tournée Rock d'Ici qui,
début août 1979, passe par Cap-d'Agde, Menton et
Fréjus, avec les Dogs, Starshooter, Au Bonheur Des Dames...
SIDE 3
Auparavant, leur troisième album "Route 77"
est paru. Ce disque a été enregistré live à
la Maison du Peuple de Betfort le 24 septembre 1977 lors du concert
Crypto. A cette occasion, et pour 25 minutes seulement, on retrouve
donc Yves Rothacher à la batterie sur les six titres, cinq
compositions de Jack Bon et une reprise. Il y a tout de même
quatre inédits puisque seuls "Roll On" et "Saturday Night" ont
été préalablement immortalisés sur vinyle.
"You've Got To Pay" ouvre tranquillement le feu, carré et lourd
puis cède sa place à l'efficace "Bad Train" et à
l'ultra-rapide "Roll On". La face B est consacrée à "Hey
Woman", blues lent quelque peu longuet, une excellente version de
"Saturday Night" et au classique de Chuck Berry "Maybelline"
expédié en 2'20. Un LP live court et concis qui
retranscrit parfaitement l'esprit de Ganafoul : un rock-boogie-blues
énergique à souhait et d'une maîtrise technique
sans failles.
Tandis que "Full Speed Ahead" approche les 25 000 exemplaires vendus,
le trio abandonne temporairement les routes pour retrouver les studios
en septembre 1979. Au château d'Hérouville. sous la
houlette d'Anton Matthews (qui a déjà travaillé
pour les Stones), Ganafoul enregistre du 19 septembre au 3 octobre son
quatrième album Le 27 octobre 1979, le trio lyonnais participe
au festival de Saumur, avec Bijou, tandis que "Side 3", le nouveau 33
tours, sort en décembre 1979. Neuf morceaux figurent au menu,
encore une fois tous signés Jack Bon. Départ en fanfare
avec "Bad Street Boy" long thème mélodique de près
de six minutes (cosigné par Jean-Yves Astier) auquel
succède un boogle-blues assez traditionnel, "Low Down inside".
Vient ensuite un titre stonien, "Don't Corne In", renforcé
brillamment par le piano d'Anton Matthews. La face se termine par
"After All Those Days", un énergique boogie. "Sometimes",
tentative reggae réussie ouvre la face B qui se poursuit par
l'électrisant "Push And Pull". "Door 105" (écrit avec
Bernard Antoine) sonne très Status Quo avec de belles parties,
tandis que "l've Got it Bad" a un tempo lourd blindé par des
guitares affutées. Pour clore l'album, Ganafoul propose "I Never
Get Enough". L'ensemble sonne bien grâce à la production
intéressante d'Anton Matthews.
SALOPERIE DE ROCK'N'ROLL !
Ur 45 promo est extrait, couplant "Sometimes" à "Push And Pull".
Fort de ce quatrième 30 cm, Ganafoul entame une tournée
française d'un mois à compter du 29 Janvier 1980 puis
participe au Festival Europe Rock 80, le 9 mars au Pavillon Baltard de
Nogent-sur-Marne, à la même affiche que Marquis De Sade,
Simple Minds et Joe Jackson. Un second film, "Saloperie De Rock'n'Roll
" de Jean-Noël Delamarre, mettant en scène Ganafoul (aux
côtés de Starshooter. Soho, Téléphone et
Elvis Platiné) sort sur les écrans en février.
Avril voit Ganafoul à la 7e place du référendum de
Best. Le 13 mai, le trio revient à Lyon au Palais d'Hiver puis
repart de plus belle sur les routes françaises à compter
du 3 juin, participant aux festivals de Montbrison le 28 juin (avec
Atoll, Little Bob Story), Orange le 11 juillet (avec Trust. Elvis
Costello. Lili Drop). Rieck le 26 juillet (avec Sapho, Marquis De Sade,
Lili Drop) et Etaples le 14 août (avec Dr. Feelgood, Backstage).
Entre-temps, fin juin, Jack Bon a rejoint Factory au studio du
château d'Hérouville, assurant des parties de guitare et
des chœurs sur deux morceaux, "L'Afrique A Faim" et "Le Zombie".
Jean-Yves Astier et Bernard Antoine retrouvent Jack Bon au
château d'Hérouville pour l'enregistrement du
cinquième album de Ganafoul, marqué par deux innovations
de taille : les textes sont désormais en français (le
succès de Téléphone et Trust y est pour quelque
chose tout comme les ventes plus faibles de "Side 3") et la formation
passe en quatuor avec l'arrivée d'un second guitariste,
Jean-Michel Bachtarzi. Dix titres sont réalisés. En
octobre est diffusé (par FR3) "L'Homme Aux Chiens",
téléfilm dans lequel figure Ganafoul alors que Jean-Yves
Astier joue un petit rôle. Il s'ensuit une période
agitée puisque la publication de l'album est repoussée et
que Jean-Michel Bachtarzi et surtout Jean-Yves Astier quittent Ganafoul
à la fin de l'année.
T'AS BIEN FAILLI SPLITER
Jean-Yves Astier qui réémergera à la fin des
années 80 accompagné par le groupe Série
Limitée pour trois albums de blues énergique de bonne
facture, dans la lignée de Paul Personne ou Bill Deraime. La
prise de son et le mixage de leur premier LP sont dus à Yves
Rothacher, batteur original de Ganafoul.
Le duo Jack Bon-Bernard Antoine ne se décourage pas et recrute
au printemps 1981 Franck Argento (guitare) et Hervé Corcos
(basse). Cette formation entre au studio Le Vigilant, à Nice.
pour enregistrer quatre morceaux supplémentaires qui sont au
générique de l'album "T'as Bien Failli Crever" qui sort
enfin en mai, tandis que le référendum de Best voit
Ganafoul reculer à la 17e position. Le titre du disque
résume bien l'état d'esprit du groupe et les paroles de
Jack Bon (auteur des dix morceaux) sont pleines d'amertume et de
tristesse.
"Pour Te Tromper" est un hard-boogie plombé alors que "Qui Sera
Le Maître", beaucoup plus rapide, suit la ballade "Sang Et
Poussière" que vient illuminer la flûte de Pascal
Mainenti. "Les Mains Sur Le Volant" est excitant à souhait avec
l'harmonica d'Hervé Corcos omniprésent qui est encore
présent sur le dernier morceau de la face, "Le Bronx",
cosigné par Bernard Antoine. "Comment Savoir" voit le quatuor
rivaliser avec ZZ Top, tandis que "Scène" est enrichi d'une
section de cuivres. "T'As Bien Failli Crever" est un blues instrumental
plaintif qui débouche sur "La Garde", très hard-rock.
Ecrit avec Bernard Antoine, "Perdu Dans La Rue" achève ce
cinquième LP. Force est de constater que cet album est quand
même le moins intéressant qu'ait enregistré
Ganafoul.
Le quatuor tout neuf fait sa rentrée sur scène le 2l juin
1981 au festival de Viricelles (avec Factory) puis reprend la route
jusqu'en août. Après une courte pause, Ganafoul repart en
tournée à la fin de l'année, seul cette fois, et
passe par Lyon le 10 décembre à la Bourse du Travail.
Mais les ventes de l'album sont faibles et les concerts n'ont pas le
succès escompté. Ganafoul s'essouffle et jette
l'éponge en 1982, même s'ils figurent une dernière
fois dans le référendum de Best en avril 1982 à la
14e place.
JACQUES GOOD EN SOLO
Exit Ganafoul donc, mais Jack Bon ne reste pas inactif et entreprend
une carrière sous son nom qui se solde par la première
partie prestigieuse de Téléphone à Lyon en 1982
puis par sa signature chez CBS en septembre 1984. Il sort début
1985 le 45 tours avec "Non, Je Ne Regrette Rien" (inattendue et bonne reprise d'Edith Piaf) couplé au rock puissant "Mademoiselle",
qui n'a qu'un succès d'estime. Pourtant, ce n'est pas faute
d'avoir utilisé des musiciens de qualité puisqu'il est
entouré de Guy Delacroix (basse), Manu Katché (batterie),
Jean-Yves D'Angelo (claviers) et Michel Gaucher (saxo).
Deux ans plus tard, Jack Bon devient le guitariste leader d'un nouveau groupe, les Jets,
avec Ziouth (guitare), Patrick Blache (basse), Babée (batterie),
Wardia (chœurs) et Ramon Yuste (percussions, que l'on retrouve
aussi chez Factory et les Snappin' Boys). Cette formation remporte un
concours organisé par Radio France-Lyon qui lui permet de
figurer sur la compilation "Traboulorock" début 1987. Un seul
titre figure au menu, composition de Jack Bon, le funk très
électrique de "Elle Me Rend Fou". L'autre titre de gloire de
Jack Bon et les Jets est de remporter la finale régionale des
découvertes du Printemps de Bourges ce qui lui offre l'occasion
de rejouer au festival en mars 1988.
Dans la foulée, Jack Bon reforme Ganafoul avec le fidèle
Bernard Antoine (batterie), Puce (guitare, ex-Factory) et Patrick
Blache (basse, ex-Jets). Mais à part quelques premières
parties à Lyon, Dr. Feelgood le 17 mai 1989 et Trust le 7
octobre 1989, rien ne vient ensoleiller le quotidien du quatuor qui se
sépare de nouveau.
Jack Bon reprend sa guitare et signe en 1991 sur le label lyonnais
Lazer qui en 1993 sort le CD-11 titres "Quartier Chaud". Le bassiste
Patrick Blache est toujours de la partie et on trouve dans les
crédits de l'album Ramon Yuste (percussions) et Robert Lapassade
(chœurs, ex-manager de Ganafoul et ex-chanteur de Killdozer.
Lapassenkoff et Snappin' Boys). Même si les paroles, en
français, passent difficilement la rampe, l'énergie est
au rendez-vous. Par contre, la promotion est quasi-inexistante. il a
toujours été difficile pour les labels locaux de
s'imposer.
GANAFOUL LE RETOUR
Malgré quelques concerts, rien ne se passe pour Jack qui rejoint en 1995 le D.C. Blues Band, un groupe de vétérans emmené par l'harmoniciste D.C.
et dans lequel figure aussi Hervé Corcos (basse) qui avait
succédé à Jean-Yves Astier dans Ganafoul,
Début 1996, le groupe autoproduit "Super Harp", un CD regroupant
neuf standards blues et rhythm'n'blues magnifiés par les
guitares et la voix de Jack Bon. James Cotton, James Brown. Otis
Redding sont au rendez-vous de cet album dont l'accroche est
significative : D.C. Blues Band featuring Jack Bon !
Puis Jack monte avec Bertrand Repellin (ex-Arsenic et Dimsi Comedi) un
duo de country-blues qui écume les pubs de la région.
Baptisés B&J, ils apparaissent fin 1996 sur la compilation
"Impuls' Lyon" avec la reprise de "Prodigal Son".
En 1998, le mythique trio Ganafoul revient sur le devant de la
scène de manière tout à fait inattendue avec la
réédition en CD par Spalax de ses cinq albums. De son
côté, Muséa, qui souhaite sortir un album live de
Ganafoul sur son label Bluesy Mind, recontacte le groupe qui se
reforme. C'est ainsi que Jack Bon (guitare, chant). Jean-Yves Astier
(basse, chœurs) et Bernard Antoine (batterie) remettent le bleu
de chauffe pour deux dates au Transbordeur de Lyon. les 26 et 27 avril
1998 (le premier soir étant un rodage privé). Avec un peu
d'embonpoint et quelques cheveux en moins, Ganafoul enchaîne les
morceaux dans un déluge sonore : "Bad Street Boy", "Full
Speed Ahead", "Low Down Inside", "Rock Gutter", "Nothing More", leur
reprise de "l'm A King Bee", "King Size Killer", "Saturday
Night"... Autant de classiques boogie-blues survoltés par
les riffs rageurs d'un Jack Bon toujours inspiré, dont
l'immortel "Crossroads" de Robert Johnson qui donne son titre à
l'album, suivi en final de "After All These Days"... Un bien beau
moment de sider-rock immortalisé sur le compact "Crossroads" qui
paraît en janvier 1999 avec des notes de pochette signées
Robert Lapassade (qui fut un temps leur manager avant d'empoigner le
micro avec Killdozer puis les Snappin' Boys). Yves Rothacher, le
premier batteur, est également monté sur scène le
deuxième soir pour un morceau absent ici.
Plus de vingt ans après des débuts incandescents,
Ganafoul reste fidèle aux douze mesures et, en dignes
forçats du blues, ils appartiennent à jamais à
l'histoire du rock français. D'ailleurs cette reformation, au
départ ponctuelle, pourrait se prolonger si le public
réserve un bon accueil aux douze titres du CD "Crossroads".
Christophe SIMPLEX (Juillet 1999©)
45 TOURS
33TOURS + CD
Christophe
SIMPLEX (©)
SD Notes :
Quelques petites remarques (c'est facile..)
Personnellement, le concert des Ateliers du 9-2-76 ne nous avait pas du tout déplu, sevré de rock fort
que nous étions alors à Lyon (la photo tout en haut
correspond à ce Ganafoul). Mais peut-être qu'il y avait peu de monde ? On a oublié ce détail..
Petite erreur (dur le boulot d'historien du rock !) pour le concert en
ouverture de Status Quo en Février 77, car Ganafoul n'avait
finalement pas pu jouer pour d'obscures raisons.. Par contre, on
remplacera par une première partie autrement prestigieuse
à notre avis et qui a dû leur rester
chère : celle d'AC/DC
à Aix-les-Bains le 27 Août 79. On y était et on n'oubliera pas ce concert, avec Angus Young faisant le
tour du parc en jouant sur les solides épaules de Bon Scott...
Ci-dessous : Une photo à la une de Libé pour illustrer la fermeture du "Rock'n'roll Mops", une salle lyonnaise qui fonctionna à peine deux mois mais qui est restée mythique ! (la photo de Ganafoul doit être du 20-6-78...)
SD
LIENS :
Le site actuel de Jack Bon : www.jackbon.com
Voir notre "ancienne" page consacrée à Jack Bon, avec une (autre !) discographie, des liens et parfois quelques actus...